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Le marché des fruits et légumes en France

Vous avez constaté, en tant que consommateurs, que les prix des fruits et légumes fluctuent sur les étals des magasins, chaque année, d’une saison à une autre.

Pourquoi les prix fluctuent-ils ?

L’offre et la demande

Les fruits et légumes sont des denrées périssables, en effet les professionnels ne peuvent pas les stocker sur plusieurs mois, voire sur plusieurs semaines.

Ces denrées sont fragiles et sensibles à la météo, ce qui rend l’exploitant agricole dépendant de sa propre production. Il peut anticiper une période de récolte, mais il ne peut pas prévoir plusieurs mois en avance une date précise de récolte, car elle dépend des conditions climatiques. Par exemple, un printemps chaud peut entraîner une récolte précoce pour les légumes d’été, ce qui peut engendrer par la suite un problème de chevauchement de récoltes entre pays ou même entre régions françaises. Cela crée une offre trop importante par rapport à la demande du marché et engendre un prix producteur bas. Le prix pour le consommateur sera alors bas.

Prenons comme exemple les melons cultivés en Espagne et vendus sur le marché français en juin 2017 : ils ont concurrencé fortement les melons cultivés en France.

Nous avons eu un printemps et un début d’été chaud : les cultures françaises ont été plus précoces, avec 15 jours d’avance, et plus productives qu’habituellement.

Le marché français du melon a dû faire face à une surproduction, donc, dès le début de la campagne melon, les prix pour les producteurs ont été bas.

On peut se poser la question si le consommateur remarque bien ces différences ?

En 2018, nous avons eu un printemps mitigé en France, mais un été très chaud, ce qui a limité la précocité. Il n’y a donc pas eu de chevauchement entre l’Espagne et la France ce qui a entraîné un prix plus élevé pour le producteur.

L’été caniculaire en France a créé une surproduction du melon français au cœur de la saison. Les prix ont donc diminué en milieu de campagne melon vers le 15 juillet 2018, alors que de fin juin à mi-juillet, le prix était élevé pour les producteurs.

Cette différence de prix est répercutée normalement sur le portefeuille du consommateur. Les saisons ne se ressemblent pas d’une année sur l’autre. Le producteur est dépendant du climat lors de la production et pendant la récolte.

De plus, un climat non adapté à la saison peut engendrer une baisse de la consommation du produit de saison. La climatologie a un rôle primordial pour le marché des fruits et légumes.

Un été frais par exemple peut entraîner une diminution de la consommation du produit melon; car le consommateur n’aura pas envie de manger des plats froids. À l’inverse, un été chaud va créer une consommation du produit melon plus forte; car il préféra des plats froids pour se rafraîchir.

Comment les producteurs peuvent-ils anticiper la concurrence européenne ?

1- En cultivant un produit à l’étranger pour réduire les coûts de production et être compétitifs.

Certains producteurs français, pour tenter d’avoir une main mise sur le marché, ont des cultures notamment de melon en Espagne ou au Maroc; pour eux, c’est une sécurité en minimisant le risque.

Quel risque ?

Le risque est que la campagne melon en France se passe moins bien au niveau prix producteur ou phytosanitaire (maladie, climat peu favorable…).

Ils pourront contrebalancer avec les produits marocains ou espagnols vendus sur le marché français. Ces produits européens ou non européens seront moins chers que les produits français, cela s’explique par une main-d’œuvre principalement moins coûteuse.

La qualité des produits peut être là grâce à une technicité française du producteur, un climat et un terroir également favorables. En effet, le soleil et la chaleur jouent un rôle primordial au niveau gustatif sur les légumes d’été. Pour cette raison, certains primeurs en début de saison proposent des légumes d’été venant de pays étrangers.

2- En cultivant dans plusieurs régions françaises.

Certains producteurs, pour limiter les risques, préfèrent avoir plusieurs sites de production afin d’équilibrer leurs résultats. Un melonnier peut posséder un site de production dans le centre ouest et cultiver également des melons dans le Languedoc. Cela permet au producteur d’avoir un produit sur une durée plus longue.

3- En cultivant en France pour valoriser un terroir et promouvoir une qualité.

 La fraise française, par exemple, est cultivée dans le sud de la France, en sol, pour promouvoir sa qualité gustative à contrario des pays voisins qui la produisent de manière intensive pour son rendement. De nombreux produits ont une appellation, ce qui est un gage de qualité comme l’ail de Lomagne, le melon du Quercy, l’oignon doux des Cévennes, le chasselas de Moissac… Le produit pourra alors être valorisé sur le marché.

Comment le consommateur fait-il pour s’y retrouver ?

Le consommateur est dépendant du marché de l’offre et de la demande comme dans de nombreux domaines. Il est important que le consommateur fasse attention à l’étiquetage des produits pour bien différencier les origines. Si l’étiquetage ne s’avère pas assez clair, il ne faut pas hésiter à demander plus de renseignements aux personnels des rayons concernés.

Le consommateur peut avoir le choix de devenir acteur de sa consommation, tout simplement en mangeant local et de saison.

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