Il y a quelques années, avec mon époux, nous avons choisi un mode de vie peu conventionnel : une existence partagée entre deux pépinières végétales, l’une dans le Sud-Ouest et l’autre dans le Sud-Est de la France, ponctuée de courts séjours réguliers au Maroc. De janvier à juin, nous étions Gardois. De juin à décembre, nous étions Tarn-et-Garonnais.
Et, à intervalles irréguliers, nous vivions une parenthèse marocaine de quinze jours.
Un apprentissage intense et exigeant.
Ce mode de vie a été une véritable école. J’apprenais un métier : productrice de plants potagers.
J’apprenais aussi à gérer une équipe, et à m’adapter à des mentalités et des coutumes différentes selon les lieux où nous travaillions. Chaque région et même chaque département avait ses habitudes, ses rythmes et ses attentes.
Mais ce bouleversement constant a aussi eu son lot de défis. Je n’avais pas de repères fixes, aucun lieu où me poser durablement. Il m’a fallu apprendre à jongler entre vie professionnelle et vie personnelle, souvent au prix de sacrifices. Au début, l’incertitude et le manque de stabilité m’ont causé beaucoup de stress et une fatigue intense.
Une formation accélérée à la vie d’agricultrice et de cheffe d’entreprise.
Avec le recul, cette expérience a été incroyablement formatrice. J’ai dû travailler sur mon équilibre de vie, mon organisation, et ma capacité d’adaptation. Ce mode de vie, bien que difficile au départ, est devenu une force.
Ces différents lieux de vie ont nourri mon ouverture d’esprit et mon goût pour la découverte. Chaque saison amenait son lot de nouveautés : un paysage différent, une nouvelle équipe, des méthodes de travail à ajuster. Et puis, il y avait cette parenthèse marocaine, qui apportait un autre regard sur la culture agricole et une respiration dans notre rythme effréné.
Un mode de vie hors normes, mais enrichissant.
Aujourd’hui, cette itinérance fait partie de nous. Elle nous a appris la résilience, la gestion du changement et l’adaptabilité. Si le chemin n’a pas toujours été simple, il a été une véritable aventure humaine et professionnelle.
Je garde de cette expérience une certitude : sortir de sa zone de confort, c’est se donner la chance d’apprendre, de grandir et de se réinventer en permanence.
