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Le stress des fruits et légumes #2

Quel est le bilan du dérèglement climatique sur les cultures ? Le dérèglement climatique est de plus en plus présent. Tous les êtres vivants subissent de plein fouet ce changement. Il est urgent d’agir pour préserver notre habitat et nos cultures.

Le stress des fruits et légumes #1

Les cultures légumières, fruitières subissent du stress par leurs environnements. Elles vont devoir faire face toute leur vie à des agressions extérieures même si elles possèdent un système immunitaire. Toutes ces agressions vont ravager les cultures et les rendre parfois impropres à la consommation. Quel type de stress ? Quels sont ces bioagresseurs ? Pourquoi les bioagresseurs ravagent-ils les cultures ? Venez découvrir dans cette vidéo les réponses à ces questions.

Les fruits et légumes ont-ils toujours du goût ?

Oui bien évidemment, mais ce goût, ce sucre, cette acidité, cette odeur, cette texture, sa taille varient en fonction des saisons, des années et de nombreux autres facteurs. Un des premiers facteurs est le choix des variétés par le producteur. Ces variétés, donc ces semences utilisées, sont nombreuses : – Les semences paysannes, ou reproductibles, dites non hybrides – Les semences hybrides non reproductibles dites F 1. Comment le producteur choisit-il ses variétés ? Le producteur en circuit court privilégiera des variétés avec plus de goût et moins de conservation, afin de se différencier des concurrents et notamment de la grande distribution. Il optera donc plus souvent pour des variétés avec des semences paysannes ou hybrides destinées au circuit court. Le but sera essentiellement le goût. Les semences hybrides utilisées en circuit court permettent aux producteurs d’obtenir des plantes et des fruits plus homogènes que lorsqu’ils utilisent des semences reproductibles et, de plus, sur des générations récentes, elles peuvent même être plus résistantes à certaines maladies, à certains ravageurs, et plus adaptées à certaines conditions climatiques plus difficiles. Ces hybrides de dernière génération permettent d’éviter de faire des traitements, donc de polluer les sols et les nappes phréatiques et de perdre en productivité. En bio et en conventionnel, ce type de semence est utilisé. En effet le goût est altéré et ce sont les qualités de tolérance aux maladies qui sont mises en évidence. On va utiliser notamment des variétés de tomates résistantes à certains virus comme le TSWV (virus bronzé de la tomate) ou  des variétés de melons résistantes à la fusariose ou tolérantes aux pucerons. Les producteurs peuvent également planter des plants greffés avec des semences hybrides en légumes. Ceci peut être réalisé, par exemple, sur des sols fragiles afin d’éviter certaines maladies et de perdre la récolte. Dans ce cas, le producteur plantera du greffé et aura une tolérance plus forte aux maladies. Cela permettra aussi d’avoir plus de puissance racinaire comme, notamment, pour le melon greffé au début du printemps alors que les conditions climatiques sont changeantes. D’autres préféreront du greffé simplement pour la productivité, mais le goût pourra être altéré, notamment avec le cas de l’aubergine greffée. En effet, le porte greffe modifie le goût de départ, car on additionne deux variétés ou deux espèces différentes. Le choix des semences en plants francs ou greffés est la base du goût, mais le producteur est-il vraiment le seul à choisir ses variétés ? NON. Les centrales d’achats ont aussi leurs mots à dire dans la décision finale du choix des semences de ses producteurs. La grande distribution préférera acheter à ses producteurs des variétés dites de conservation par rapport aux transports  afin d’éviter les déchets lors de la réception de la marchandise et en  magasins sur les étals. Le produit doit tenir un maximum de temps en rayon avec un aspect esthétique parfait. La grande distribution considère que le client est sensible à l’aspect visuel du produit, elle n’a d’ailleurs pas totalement tort à ce sujet. Elles ont également compris que la clientèle demande des produits avec du goût et du made in France, mais tout le monde ne joue pas le jeu. Les semenciers aussi ont bien compris cette demande-là ; trouver des variétés avec du goût et résistantes aux maladies avec un look parfait. Cependant au niveau génétique, il est difficile de créer des variétés réunissant toutes ces exigences, donc le goût est forcement moins présent. Les autres facteurs qui entrent en jeu sont la climatologie et le terroir. Le climat joue un rôle très important ; en effet les fruits et légumes ont besoin d’un climat optimal de culture. Par exemple, la pastèque a besoin d’un climat chaud et sec pour développer son taux de sucre. Un taux de sucre moindre apporte donc à la pastèque une absence de goût. La fraise préfère un climat plus tempéré, même si un fort taux de pluie peut entraîner des fraises avec un taux de Brix faible, c’est-à-dire un taux de sucre moindre ; idem pour le melon et de nombreux autres fruits et légumes de printemps. Si le climat n’est pas adapté, le fruit ou légume a des difficultés lors de son développement, ce qui crée des carences dans son équilibre. Une plante, quelle qu’elle soit, doit être équilibrée pour s’adapter au mieux à toute condition climatique et pour pouvoir se développer correctement. Le sol rentre en jeu également, dans les cultures, avec le terroir. La composition du sol apporte aux produits un goût, une richesse supplémentaire au niveau nutritif. C’est pour cela que des labels comme l’ IGP (Indication Géographique Protégée) ont été créés afin de mettre en avant le terroir. La caractéristique du sol apporte une valeur ajoutée aux produits. Par exemple, en viticulture, le cépage ne suffit pas pour faire un bon vin. L’activité du sol, sa composition ont aussi une part importante dans le goût, la texture du vin. Il en est de même pour le fromage. Ainsi, le Reblochon a un goût différent en fonction du lieu du pâturage. Cependant, j’entends souvent « On ne retrouve pas le goût des tomates du jardin de mes grands-parents ». Cette année encore, j’ai entendu d’une cliente de chez mon primeur dans le Gard annoncer « Je préfère acheter des fraises espagnoles que françaises par rapport au goût ». Le consommateur est dans la recherche du goût, c’est primordial pour lui. Cependant, il doit comprendre également que d’autres facteurs importants entrent en jeu dans cette recherche du goût. Ce que nous devons comprendre, en tant que consom’acteur, c’est de revenir à l’essentiel, en n’exigeant pas de produits hors norme pour notre nourriture. Nous devons nous adapter aux saisons tout en consommant local . Nous devons aussi respecter le produit. En effet une année il pourra avoir moins de goût que l’année précédente. Nous devons l’accepter et nous ne devons pas prétendre, sous prétexte que nous payons un prix, à nous attendre à l’excellence gustative, à une uniformité parfaite, à une texture idéale. Le maraîcher en circuit court et en industrie doit s’adapter aux mieux aux aléas qui sont changeants et également aux marchés extérieurs. Son travail de technicien de culture est également

L’agriculture de demain

L’agriculture française est en train de changer, une nouvelle ère commence. Quelle nouvelle ère ? Plusieurs points composent ce tournant dans l’agriculture. 1 – L’ère environnementale : La question environnementale est de plus en plus d’actualité avec notamment le réchauffement climatique, la disparition de certaines espèces. De multiples pesticides sont interdits depuis de nombreuses années, à cause des risques sanitaires et environnementaux. Des labels produits « Zéro Résidus Pesticides » (ZRP),  l’agro écologie » ou « AB » pour l’agriculture biologique se développent de plus en plus en rayon des magasins. Le consommateur et l’agriculteur sont de plus en plus conscients et font attention à l’impact qu’ils peuvent avoir sur l’environnement, et sur leur propre santé. La question environnementale liée à l’agriculture est un sujet encore TOUCHY, c’est-à-dire où l’innovation a une place importante pour préserver la planète Terre et pour permettre de produire suffisamment pour nourrir sainement les Français et les autres citoyens du monde. De plus nous devons avoir toujours en tête que l’agriculture est le fait de travailler avec des êtres vivants. Ils sont sensibles comme l’être humain aux agressions extérieures comme le climat et les ravageurs. Des traitements homéopathiques, avec des plantes et issus de matières naturelles, seront toujours nécessaires. On ne peut pas se passer de traitement même le plus naturel possible. Malheureusement, comme pour l’être humain, des traitements chimiques doivent parfois être appliqués sous certaines conditions afin d’éviter toute contamination de troupeaux, de plantes qui entraînerait la perte totale de la marchandise, et donc ne plus rien pouvoir proposer à la vente. Un autre exemple, d’actualité, est la prolifération d’herbes toxiques présentes dans la nature, comme le datura. Un des pesticides qui détruisait cette herbe, contenant de l’atrazine, a été interdit en France en 2003, car jugé très polluant pour les nappes phréatiques. La recherche n’a pas pu mettre au point pour le moment un herbicide efficace et non polluant. Du fait de la diminution de la liste des herbicides, cette mauvaise herbe se prolifère dans les fossés, les champs. Depuis on observe de plus en plus la présence de traces de datura dans l’alimentation. En 2019, des haricots verts ont été rappelés par deux grandes enseignes de magasin, des plats cuisinés à base de porc également. En 2018, une farine bio de sarrasin le fut aussi, car ces aliments contenaient des traces de datura. On doit trouver des solutions pour pallier ce manque d’herbicide plus respectueux de l’environnement et surtout ne pas mettre en danger la sécurité sanitaire des consommateurs. Cette plante sauvage hallucinogène très puissante peut provoquer, en forte dose chez le consommateur, des hallucinations, une intoxication alimentaire ou d’autres symptômes, voire la mort. Même si des contrôles sont effectués par la DGAL (direction générale de l’alimentation), il est difficile de détecter le datura dans le sarrasin, par exemple, lors du tamisage. Malgré toutes les précautions prises en amont par le producteur, le risque zéro n’existe pas. Nous devons  également trouver un juste milieu afin que l’exploitant agricole ne se retrouve pas en concurrence déloyale avec ceux de certains pays étrangers, voire européens, où les normes phytosanitaires ne sont pas les mêmes. C’est pour ces raisons-là que l’avenir de l’agriculture française va se transformer. La partie environnementale a une place importante dans l’avenir de l’agriculture et de la planète même si depuis de nombreuses années les exploitants agricoles français sont largement sensibilisés et formés. Un point à ne pas négliger, l’agriculture française est loin des schémas industriels et destructeurs de certains pays comme les USA ou l’Amérique latine. Même si pour certains ces changements ne sont pas rapides, face à l’urgence climatique, la France est classée tout de même depuis trois années consécutives première au niveau du modèle agricole le plus durable (gaspillage d’eau, alimentaire, durabilités du monde agricole…). Un retour à l’agriculture des années avant et après-guerre ne serait pas une solution, car nous sommes de plus en plus nombreux sur cette terre. De plus le nombre d’exploitations a fortement diminué, ainsi que les surfaces agricoles, sans que le rendement, lui, ait baissé. Sans modernisation de l’agriculture, de nos jours, il serait difficile de produire assez pour nourrir les consommateurs sachant que nous sommes de plus en plus nombreux à vivre en ville ou en zone périurbaine sans possibilités de cultiver un potager. Les zones urbaines se sont développées énormément au profit de logements, centres commerciaux, industries au détriment des terres agricoles. À l’avenir, devrons-nous être autosuffisants, afin de limiter l’impact Carbone dû aux nombreuses importations, et devrons-nous arrêter la surproduction mondiale ? Cette surproduction entraîne des dégâts écologiques (déforestation en Amérique du Sud, impact carbone) et du gaspillage alimentaire. Le réchauffement climatique pourra-t-il changer les bassins de production à l’avenir ? C’est une question que l’on peut se poser. 2 – Un deuxième point a une place non négligeable dans le tournant en cours : L’ère de l’innovation notamment au niveau des technologies, avec : -Des robots désherbants qui sont une solution déjà prouvée dans le maraîchage pour faire face notamment au manque de personnels. N’oublions pas que ce secteur n’est pas un secteur attractif du point de vue de l’emploi. Des robots pour les grandes surfaces agricoles pourront être utilisés afin d’éviter certains désherbants, pour les cultures de céréales notamment. -Des drones pour du repérage dans les parcelles afin d’agir localement lors d’apport d’intrants. Le but est d’être de plus en plus précis dans les traitements et sur l’impact qu’ils peuvent avoir. – Les tracteurs avec la conduite autonome, déjà présents sur le marché, mais avec obligation de chauffeur, seront sans doute dans quelques années de réels tracteurs autonomes, dirigés par une centrale ou des GPS. – Les ruches connectées qui permettent de préserver l’habitat des abeilles. -La recherche avec les semences hybrides peuvent permettre également de cultiver avec moins de traitements, mais attention, car les goûts peuvent être altérés. De plus en plus de techniques différentes de culture, pour préserver les sols et la biodiversité (permaculture, agroécologie, non-labour…), se développent. 3 – En dernier point, la communication :

Dissocier le vrai du faux sur le maraîchage BIO

Qu’est-ce que l’agriculture biologique ? Quels sont les moyens de luttes BIO ? Utilise-t-on des pesticides en agriculture biologique ? Les traitements BIO sont-ils sans risque pour l’homme et la nature ? De nombreuses questions se posent sur l’agriculture biologique. Il ne faut pas oublier qu’une culture biologique est sensible aux ravageurs que les végétaux ont besoin aussi de médicaments pour faire face aux agressions extérieures. On vous donne les réponses à toutes ces questions en vidéo.

Le marché des fruits et légumes en France

Vous avez constaté, en tant que consommateurs, que les prix des fruits et légumes fluctuent sur les étals des magasins, chaque année, d’une saison à une autre. Pourquoi les prix fluctuent-ils ? L’offre et la demande Les fruits et légumes sont des denrées périssables, en effet les professionnels ne peuvent pas les stocker sur plusieurs mois, voire sur plusieurs semaines. Ces denrées sont fragiles et sensibles à la météo, ce qui rend l’exploitant agricole dépendant de sa propre production. Il peut anticiper une période de récolte, mais il ne peut pas prévoir plusieurs mois en avance une date précise de récolte, car elle dépend des conditions climatiques. Par exemple, un printemps chaud peut entraîner une récolte précoce pour les légumes d’été, ce qui peut engendrer par la suite un problème de chevauchement de récoltes entre pays ou même entre régions françaises. Cela crée une offre trop importante par rapport à la demande du marché et engendre un prix producteur bas. Le prix pour le consommateur sera alors bas. Prenons comme exemple les melons cultivés en Espagne et vendus sur le marché français en juin 2017 : ils ont concurrencé fortement les melons cultivés en France. Nous avons eu un printemps et un début d’été chaud : les cultures françaises ont été plus précoces, avec 15 jours d’avance, et plus productives qu’habituellement. Le marché français du melon a dû faire face à une surproduction, donc, dès le début de la campagne melon, les prix pour les producteurs ont été bas. On peut se poser la question si le consommateur remarque bien ces différences ? En 2018, nous avons eu un printemps mitigé en France, mais un été très chaud, ce qui a limité la précocité. Il n’y a donc pas eu de chevauchement entre l’Espagne et la France ce qui a entraîné un prix plus élevé pour le producteur. L’été caniculaire en France a créé une surproduction du melon français au cœur de la saison. Les prix ont donc diminué en milieu de campagne melon vers le 15 juillet 2018, alors que de fin juin à mi-juillet, le prix était élevé pour les producteurs. Cette différence de prix est répercutée normalement sur le portefeuille du consommateur. Les saisons ne se ressemblent pas d’une année sur l’autre. Le producteur est dépendant du climat lors de la production et pendant la récolte. De plus, un climat non adapté à la saison peut engendrer une baisse de la consommation du produit de saison. La climatologie a un rôle primordial pour le marché des fruits et légumes. Un été frais par exemple peut entraîner une diminution de la consommation du produit melon; car le consommateur n’aura pas envie de manger des plats froids. À l’inverse, un été chaud va créer une consommation du produit melon plus forte; car il préféra des plats froids pour se rafraîchir. Comment les producteurs peuvent-ils anticiper la concurrence européenne ? 1- En cultivant un produit à l’étranger pour réduire les coûts de production et être compétitifs. Certains producteurs français, pour tenter d’avoir une main mise sur le marché, ont des cultures notamment de melon en Espagne ou au Maroc; pour eux, c’est une sécurité en minimisant le risque. Quel risque ? Le risque est que la campagne melon en France se passe moins bien au niveau prix producteur ou phytosanitaire (maladie, climat peu favorable…). Ils pourront contrebalancer avec les produits marocains ou espagnols vendus sur le marché français. Ces produits européens ou non européens seront moins chers que les produits français, cela s’explique par une main-d’œuvre principalement moins coûteuse. La qualité des produits peut être là grâce à une technicité française du producteur, un climat et un terroir également favorables. En effet, le soleil et la chaleur jouent un rôle primordial au niveau gustatif sur les légumes d’été. Pour cette raison, certains primeurs en début de saison proposent des légumes d’été venant de pays étrangers. 2- En cultivant dans plusieurs régions françaises. Certains producteurs, pour limiter les risques, préfèrent avoir plusieurs sites de production afin d’équilibrer leurs résultats. Un melonnier peut posséder un site de production dans le centre ouest et cultiver également des melons dans le Languedoc. Cela permet au producteur d’avoir un produit sur une durée plus longue. 3- En cultivant en France pour valoriser un terroir et promouvoir une qualité.  La fraise française, par exemple, est cultivée dans le sud de la France, en sol, pour promouvoir sa qualité gustative à contrario des pays voisins qui la produisent de manière intensive pour son rendement. De nombreux produits ont une appellation, ce qui est un gage de qualité comme l’ail de Lomagne, le melon du Quercy, l’oignon doux des Cévennes, le chasselas de Moissac… Le produit pourra alors être valorisé sur le marché. Comment le consommateur fait-il pour s’y retrouver ? Le consommateur est dépendant du marché de l’offre et de la demande comme dans de nombreux domaines. Il est important que le consommateur fasse attention à l’étiquetage des produits pour bien différencier les origines. Si l’étiquetage ne s’avère pas assez clair, il ne faut pas hésiter à demander plus de renseignements aux personnels des rayons concernés. Le consommateur peut avoir le choix de devenir acteur de sa consommation, tout simplement en mangeant local et de saison.

La Belle des champs, mais toxique…

Cette plante aussi belle que toxique se nomme le datura, connue également sous plusieurs autres dénominations comme la pomme épineuse, l’herbe du diable, l’herbe aux sorcières, la trompette des anges… Elle se trouve à l’état sauvage dans la nature, dans les cultures maraîchères et céréalières en été. Certains même l’utilisent comme plante d’ornement dans leur jardin ou potager. Cette plante est imposante et possède des fleurs blanches ou violettes en formes de trompettes. Crédit photo : Amandine Toulza, Le Datura L’atropine ou la scopolamine, dérivés de l’alcaloïde, que contient le datura sont aussi utilisées à but pharmaceutique. En 2019 j’ai observé du datura dans des champs cultivés dans le Gard et l’Hérault. En effet, l’œil est attiré par cet adventice, mais attention à ce qui se cache derrière cette beauté… Crédit photo : Amandine Toulza, Le Datura Les effets néfastes du datura sur l’homme sont considérables. Les nombreux troubles dus aux alcaloïdes présents dans cette plante sont variés et importants : des sécheresses de la bouche, une pupille dilatée, des effets hallucinogènes, ou une accélération du rythme cardiaque, une perte d’équilibre, un état de confusion… Un fort dosage peut entraîner la mort ou plonger l’homme dans le coma, provoquer un AVC, une détresse respiratoire. Même une faible dose peut avoir des effets négatifs et dangereux pour l’homme ; les animaux sont aussi sensibles que les êtres humains à cette plante si celle-ci est présente dans leur alimentation. Crédit photo : Amandine Toulza, Le Datura Comment les agriculteurs luttent-ils contre le datura dans leurs parcelles ? Les moyens de luttes sont la surveillance des parcelles et des abords en ne laissant pas monter en graines les plantes de datura, le faux semis, l’arrachage manuel, le fait de broyer les passages d’enrouleurs, les herbicides… Mais cela reste difficile tout de même de lutter contre cette plante. Une graine de datura peut vivre de nombreuses années dans le sol. De plus, un pied peut produire jusqu’à 5000 graines. Les levées de cette plante pouvant être échelonnées, une surveillance accrue est de rigueur. Dans le Gers en 2017, un agriculteur a complètement abandonné sa parcelle de tournesols, car celle-ci était trop infectée par cette plante toxique ; la récolte aurait été impropre à la consommation et bien sûr le rendement moindre. Comment retrouve-t-on du datura dans notre alimentation ? Même si nous sommes vigilants, des fragments de datura peuvent se retrouver dans l’alimentation, comme récemment dans de la farine de sarrasin qui a contaminé 35 personnes. Elles ont été intoxiquées en Martinique en mangeant des crêpes, pourtant le produit avait fait l’objet d’un rappel de la DGCCRF trois mois avant. Une seule graine de datura contamine 10 000 graines de sarrasin (200 grammes de farine), alors il y a un risque pour la santé. Des lots de haricots verts surgelés ont été rappelés en mars 2019. En effet un client a retrouvé dans son lot un bogue de datura. Par mesure de prévention, plusieurs magasins ont rappelé et retiré ces lots de haricots verts. Fin août 2019, des paquets de farine bio de sarrazin ont aussi été rappelés, contenant un taux de datura important. Depuis quelques années on remarque une recrudescence de la présence de datura dans l’alimentation. Cela s’explique par la diminution des herbicides présents sur le marché, les communes entretiennent moins les fosses et les abords de route et même si les usines alimentaires font le tri, une branche et une feuille peuvent tout de même passer inaperçues. Cependant, la traçabilité des produits permet de retirer rapidement un lot qui a été contaminé par le datura. Les communes ainsi que les particuliers doivent être également vigilants à cette plante en ne la considérant pas comme une plante d’ornement, car celle-ci prolifère vite et se propage dans les cultures voisines. Toutes les adventices ne sont pas favorables et bénéfiques aux cultures, comme l’ambroisie à feuille d’armoise, la morelle noire… On peut se poser la question de comment faire puisque la diminution des herbicides présents sur le marché a augmenté la prolifération des adventices qui rentrent bien évidement en concurrence avec les cultures céréalières ou maraîchères.   Crédit photo : Amandine Toulza, Le Datura Les adventices en général hors culture sont essentielles à la biodiversité, mais attention lorsque celles-ci se retrouvent dans un champ cultivé et non contrôlé, d’autant plus si l’adventice est toxique. L’agriculture reste un sujet complexe avec toutes les attentes des consommateurs et la question environnementale.

Les oubliés de la saison estivale

Chaque année l’été est une période festive, de repos pour certains, mais pour les travailleurs agricoles notamment dans le maraîchage, en arboriculture et en pépinière, c’est la pleine saison des récoltes et une partie de la saison des plants de légumes. Travailler dans la chaleur sous serre ou en plein champ, même avec des horaires aménagés, la chaleur est là bien présente, et de plus en plus élevée. Même si les horaires sont adaptés aux fortes chaleurs (de 6 h du matin à 12 h-13 h, ou des horaires du soir), l’effort physique et la chaleur sont intenses à partir de 10 h-11 h, le thermomètre pouvant atteindre déjà les 30 degrés. En serre, l’atmosphère est assez étouffante, les températures sont plus élevées qu’à l’extérieur et le manque d’air augmente l’inconfort du corps. Le corps doit s’adapter à de nouvelles conditions climatiques avec des températures plus élevées ; or la forte chaleur fatigue énormément le corps. Lorsque la température extérieure est supérieure à celle du corps (37 °C), celui-ci a du mal à se refroidir. Ses mécanismes pour y faire face sont l’ajustement de la circulation sanguine et la sudation. Mais pendant les fortes chaleurs, la circulation sanguine va être perturbée, seule, alors, la sudation reste efficace. C’est pour cela qu’il est important pour les personnes travaillant sous ces fortes chaleurs d’éviter de travailler aux heures les plus chaudes, de se vêtir correctement, de protéger leur peau avec de la crème solaire, de protéger leur tête, de s’hydrater et de manger correctement. En effet, une grande exposition à des températures élevées peut entraîner : – Des coups de chaleur avec des maux de tête, des nausées… – Une déshydratation. – Une perte de poids. – Des difficultés à dormir donc à récupérer, une fatigue plus importante. – Une circulation sanguine difficile, donc un inconfort pour les femmes notamment souffrant de jambes lourdes.   Toutes ses contraintes n’encouragent pas les nouvelles recrues, « il fait chaud », « c’est trop physique », « travailler à même le sol, c’est comme travailler à l’époque du Moyen-Âge ». Ce sont des commentaires que j’entends sur mon lieu de travail en pépinière de plants maraîchers, même en hiver où il est très agréable de travailler en serre. En été, les conditions sont de plus en plus difficiles avec des records de températures inédits et inquiétants. De ce fait, ce travail en serre ou en plein champ pour notamment récolter les fruits et légumes attire peu de monde, en majorité de la main d’œuvre étrangère et de jeunes étudiants. Peu de locaux postulent. Dans la profession, tout le monde est unanime « ce ne sont pas des métiers qui attirent les foules, vu les conditions difficiles de travail ». Cependant la situation est très inquiétante, le manque de main d’œuvre est alarmant. Dans le Tarn-et-Garonne notamment, les melonniers s’inquiètent par rapport au manque de personnel pour la récolte de melon. Ce travail est en effet physique, avec une position inconfortable, le portage de poids, la chaleur… Mais sans ces personnes, QUI ramasserait les fruits et légumes ? Comment ferait-on pour manger de bons produits ? Ce secteur doit être valorisé, cela doit être une des priorités du gouvernement, il doit entamer une campagne de fond : travailler avec ses mains n’est pas dénigrant au contraire, les salaires ne sont pas négligeables avec les heures supplémentaires payées. Afin d’attirer plus de candidats, des primes devraient être mises en place pour la pénibilité du travail et des retraites moins tardives et plus élevées. Le gouvernement devrait agir dans ce domaine-là, de manière rapide et efficace. Afin d’apporter des aides aux exploitations agricoles pour pouvoir financer cela. Revaloriser ce secteur « travailler avec ses mains » « être en contact avec la terre », ce n’est pas dénigrant, ces mains de cueilleurs qui nourrissent les Français et les Européens sont nécessaires. Sans main-d’œuvre, sans agriculteurs qui supportent la chaleur dans des positions inconfortables, qui ferait ce travail ? Des machines ? Il est utile tout de même de robotiser des postes afin de permettre d’éviter des troubles musculo-squelettiques « TMS », de soulager l’humain. Mais attention, la main de l’homme, le regard de celui-ci restent essentiels dans l’agriculture, ne l’oublions pas. Même si c’est un secteur saisonnier, les ouvriers agricoles, les manutentionnaires, les exploitants agricoles ne doivent pas être dévalorisés. C’est un métier essentiel. Même si c’est un secteur saisonnier, les ouvriers agricoles, les manutentionnaires, les exploitants agricoles ne doivent pas être dévalorisés. C’est un métier essentiel. En ce moment l’environnement, le bien-être animal ont une place essentielle et heureusement, sans nature et sans biodiversité l’agriculture ne pourrait pas exister. Toutefois, attention, sans personnels, sans exploitants agricoles, qui pourrait cultiver, qui pourrait entretenir le paysage à taille humaine ? Respectons l’environnement et l’homme également, réapprenons à vouloir aimer travailler avec nos mains et en contact avec la nature et dans son respect. Ce sont des défis très importants à relever.

Qui travaille dans nos champs ?

Le secteur fruits et légumes a besoin de beaucoup de petites mains lors de la plantation, de la taille et de la récolte. Cette main-d’œuvre est nécessaire pour faire face à l’afflux de travail pendant une période donnée. Lors de ces rushs, les exploitations agricoles font appel, en plus de leurs employés permanents, à des travailleurs saisonniers. Cette saisonnalité correspond au rythme des saisons, les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme en sont également touchés . Qui sont ces petites mains saisonnières ? De la main-d’œuvre qualifiée comme des techniciens, des chefs d’équipes, des caristes. De la main-d’œuvre peu qualifiée comme des ouvriers agricoles, des manutentionnaires. Cette main-d’œuvre travaille pendant l’hiver chez un producteur de légumes d’hiver et peut enchaîner une saison chez un producteur de légumes d’été, par exemple. Les saisonniers peuvent avoir du travail d’une saison à une autre, avec peu, voire pas d’interruption. Des étudiants mineurs et majeurs, lors des périodes de vacances scolaires. Les étudiants peuvent castrer le maïs, ramasser les fruits et légumes. Le travail des mineurs est très réglementé en conformité avec la loi, ce qui concerne souvent les étudiants.  De la main-d’œuvre étrangère avec ou sans qualification via des agences d’intérim ou sans agence. Cette main-d’œuvre va travailler une partie de l’année en France et une autre partie de l’année dans leur pays d’origine ou, au contraire, ils ont pour objectif de devenir résidents français. Melle Duzcmel , polonaise et vivant en France, a l’habitude depuis 4 ans de travailler en pépinière de plants maraîchers de janvier à juillet. Ensuite, de septembre à la fin de l’année, elle travaille dans une usine de conditionnement de fruits et légumes. Mr Despacio, espagnol, après avoir effectué des saisons en France dans le maraîchage et le reste de l’année en Espagne, a décidé de vivre en France et de demander une carte de séjour française. On assiste à une migration de l’emploi comme au début du XX siècle, avec les travailleurs d’Afrique Centrale et du Nord, d’Europe du Sud et de l’Est, et même d’Amérique latine depuis 10 ans. Pourquoi tant d’embauche de main-d’œuvre étrangère ? Ce manque de personnel ne date pas d’aujourd’hui. Depuis de nombreuses années, l’agriculture peine à trouver de la main-d’œuvre. En effet ce secteur n’est pas glamour, il est loin des strass et des paillettes, mais c’est un secteur essentiel à la vie de l’humanité.  Une image négative du secteur et une mauvaise information ; Il souffre d’une image très négative et est considéré comme un sous-métier, comme d’autres métiers encore aujourd’hui. Voici un discours entendu concernant une jeune femme : – Votre fille, que fait-elle ? – Elle travaille dans le secteur du melon, répondit sa mère. – Ah !  Il n’y a pas de sous-métier. Sa mère polie ne dit rien. Cet échange montre bien l’image négative du métier. La dureté du métier rend ce secteur peu attractif même si la mécanisation, la modernisation et l’innovation ont changé la façon de travailler. Les inconvénients sont toujours présents : Le contact de la terre. Le travail à la chaîne avec des tâches répétitives, dans des stations d’emballage notamment. Le travail en extérieur dans les champs, les prairies, ou en serre donc dans des conditions difficiles en contact avec la chaleur, le froid, la pluie, le vent, la neige. Le travail physique, lors de la récolte des fruits et légumes notamment. Les horaires, en effet les exploitants agricoles travaillent avec des êtres vivants donc les ouvriers agricoles, les techniciens, les exploitants sont dépendants de ces êtres (végétal, animal). Ils doivent s’adapter à eux pour les nourrir, assurer une récolte, et dépendent du climat. Le salaire bas pour les ouvriers agricoles au SMIC. Ce travail, qui est essentiellement manuel comme de nombreux métiers, a été dénigré par les mœurs, l’éducation. Auparavant il y a eu peu de volonté des autorités de développer et de faire connaître ce secteur, car il a connu et connaît encore des crises importantes, mais on oublie ses opportunités et les filières qui continuent de fonctionner malgré tout. On remarque de la part d’un certain nombre d’enseignants, d’éducateurs et autres la mal-information voire la non- information des filières professionnelles et des possibilités d’évolution qui sont importantes. En effet dès mon adolescence, l’éducation, le système scolaire, les mœurs nous ont expliqué que la filière professionnelle dont une partie de la filière agricole dépend n’était pas faite pour travailler avec sa tête et réservée aux élèves en manque d’ambition. C’était donc et cela l’est encore considéré comme peu valorisant et peu ambitieux. Certains secteurs recrutent tout de même et forment des Hommes et des Femmes : de l’ouvrier peu qualifié à la recherche en laboratoire en passant par l’ouvrier hautement qualifié, ou le technicien agricole. Ce sont ceux de la pépinière, du maraîchage, de l’œnologie, de l’industrie agroalimentaire… Manque d’engouement des locaux pour ce secteur D’après les sources de l’INSEE, la côte méditerranéenne (Gard, Hérault, Aude et les Pyrénées orientales) est fortement touchée par le chômage ( 12 % de la population en 2018).  En comparaison avec d’autres régions, cela s’explique par l’attractivité de ces lieux, une population plus jeune et donc en âge de travailler, un climat favorable, le bord de mer, du dynamisme ; beaucoup d’entreprises se créent. On constate un fort taux de travail saisonnier dans les secteurs de l’hôtellerie, du tourisme, de la restauration et de l’agriculture. Les agriculteurs et les restaurateurs ont d’ailleurs du mal à trouver du personnel même pour ces quelques mois de travail. Même si ce n’est pas leur vocation première, des exploitants peuvent former eux-mêmes les saisonniers, Pôle emploi et des centres de formation organisent des formations pour faire connaître et découvrir ce métier. Le but est de sortir les demandeurs d’emploi de la précarité et de développer l’emploi français. Or il n’y pas une journée où je rencontre un producteur qui me dit avec désarroi: « Je ne trouve pas de personnel , nous avons des problèmes avec le manque de personnel, nous devons embaucher de la main- d’œuvre d’origine étrangère, ce n’est pas normal », « Nous préférerions embaucher de la main-d’œuvre française, des locaux. Ce n’est pas notre volonté première d’embaucher de

Un métier d’actualité

L’agriculture est toujours présente lors des temps de crise et fait de son mieux pour faire face aux difficultés. En pépinière de plants maraîchers, nous sommes aussi sur les starting-blocks pour fournir aux maraîchers des jeunes plants. Amandine répond à quelques questions liées à ce métier. Que fais-tu pendant la période de confinement ? Comment se déroulent les journées à la pépinière ? Crois-tu en l’avenir de l’agriculture ? Venez découvrir les réponses dans cette vidéo.