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Les oubliés de la saison estivale

Chaque année l’été est une période festive, de repos pour certains, mais pour les travailleurs agricoles notamment dans le maraîchage, en arboriculture et en pépinière, c’est la pleine saison des récoltes et une partie de la saison des plants de légumes.

Travailler dans la chaleur sous serre ou en plein champ, même avec des horaires aménagés, la chaleur est là bien présente, et de plus en plus élevée.

Même si les horaires sont adaptés aux fortes chaleurs (de 6 h du matin à 12 h-13 h, ou des horaires du soir), l’effort physique et la chaleur sont intenses à partir de 10 h-11 h, le thermomètre pouvant atteindre déjà les 30 degrés. En serre, l’atmosphère est assez étouffante, les températures sont plus élevées qu’à l’extérieur et le manque d’air augmente l’inconfort du corps.

Le corps doit s’adapter à de nouvelles conditions climatiques avec des températures plus élevées ; or la forte chaleur fatigue énormément le corps. Lorsque la température extérieure est supérieure à celle du corps (37 °C), celui-ci a du mal à se refroidir. Ses mécanismes pour y faire face sont l’ajustement de la circulation sanguine et la sudation.

Mais pendant les fortes chaleurs, la circulation sanguine va être perturbée, seule, alors, la sudation reste efficace. C’est pour cela qu’il est important pour les personnes travaillant sous ces fortes chaleurs d’éviter de travailler aux heures les plus chaudes, de se vêtir correctement, de protéger leur peau avec de la crème solaire, de protéger leur tête, de s’hydrater et de manger correctement.

En effet, une grande exposition à des températures élevées peut entraîner :

– Des coups de chaleur avec des maux de tête, des nausées…

– Une déshydratation.

– Une perte de poids.

– Des difficultés à dormir donc à récupérer, une fatigue plus importante.

– Une circulation sanguine difficile, donc un inconfort pour les femmes notamment souffrant de jambes lourdes.

 

Toutes ses contraintes n’encouragent pas les nouvelles recrues, « il fait chaud », « c’est trop physique », « travailler à même le sol, c’est comme travailler à l’époque du Moyen-Âge ». Ce sont des commentaires que j’entends sur mon lieu de travail en pépinière de plants maraîchers, même en hiver où il est très agréable de travailler en serre.

En été, les conditions sont de plus en plus difficiles avec des records de températures inédits et inquiétants. De ce fait, ce travail en serre ou en plein champ pour notamment récolter les fruits et légumes attire peu de monde, en majorité de la main d’œuvre étrangère et de jeunes étudiants. Peu de locaux postulent. Dans la profession, tout le monde est unanime « ce ne sont pas des métiers qui attirent les foules, vu les conditions difficiles de travail ».

Cependant la situation est très inquiétante, le manque de main d’œuvre est alarmant. Dans le Tarn-et-Garonne notamment, les melonniers s’inquiètent par rapport au manque de personnel pour la récolte de melon. Ce travail est en effet physique, avec une position inconfortable, le portage de poids, la chaleur… Mais sans ces personnes, QUI ramasserait les fruits et légumes ? Comment ferait-on pour manger de bons produits ?

Ce secteur doit être valorisé, cela doit être une des priorités du gouvernement, il doit entamer une campagne de fond : travailler avec ses mains n’est pas dénigrant au contraire, les salaires ne sont pas négligeables avec les heures supplémentaires payées.

Afin d’attirer plus de candidats, des primes devraient être mises en place pour la pénibilité du travail et des retraites moins tardives et plus élevées. Le gouvernement devrait agir dans ce domaine-là, de manière rapide et efficace. Afin d’apporter des aides aux exploitations agricoles pour pouvoir financer cela.

Revaloriser ce secteur « travailler avec ses mains » « être en contact avec la terre », ce n’est pas dénigrant, ces mains de cueilleurs qui nourrissent les Français et les Européens sont nécessaires. Sans main-d’œuvre, sans agriculteurs qui supportent la chaleur dans des positions inconfortables, qui ferait ce travail ? Des machines ?

Il est utile tout de même de robotiser des postes afin de permettre d’éviter des troubles musculo-squelettiques « TMS », de soulager l’humain. Mais attention, la main de l’homme, le regard de celui-ci restent essentiels dans l’agriculture, ne l’oublions pas.

Même si c’est un secteur saisonnier, les ouvriers agricoles, les manutentionnaires, les exploitants agricoles ne doivent pas être dévalorisés. C’est un métier essentiel.

Même si c’est un secteur saisonnier, les ouvriers agricoles, les manutentionnaires, les exploitants agricoles ne doivent pas être dévalorisés. C’est un métier essentiel.

En ce moment l’environnement, le bien-être animal ont une place essentielle et heureusement, sans nature et sans biodiversité l’agriculture ne pourrait pas exister. Toutefois, attention, sans personnels, sans exploitants agricoles, qui pourrait cultiver, qui pourrait entretenir le paysage à taille humaine ? Respectons l’environnement et l’homme également, réapprenons à vouloir aimer travailler avec nos mains et en contact avec la nature et dans son respect. Ce sont des défis très importants à relever.

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