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Qui travaille dans nos champs ?

Le secteur fruits et légumes a besoin de beaucoup de petites mains lors de la plantation, de la taille et de la récolte. Cette main-d’œuvre est nécessaire pour faire face à l’afflux de travail pendant une période donnée. Lors de ces rushs, les exploitations agricoles font appel, en plus de leurs employés permanents, à des travailleurs saisonniers. Cette saisonnalité correspond au rythme des saisons, les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme en sont également touchés .

Qui sont ces petites mains saisonnières ?

  • De la main-d’œuvre qualifiée comme des techniciens, des chefs d’équipes, des caristes.
  • De la main-d’œuvre peu qualifiée comme des ouvriers agricoles, des manutentionnaires. Cette main-d’œuvre travaille pendant l’hiver chez un producteur de légumes d’hiver et peut enchaîner une saison chez un producteur de légumes d’été, par exemple. Les saisonniers peuvent avoir du travail d’une saison à une autre, avec peu, voire pas d’interruption.
  • Des étudiants mineurs et majeurs, lors des périodes de vacances scolaires. Les étudiants peuvent castrer le maïs, ramasser les fruits et légumes. Le travail des mineurs est très réglementé en conformité avec la loi, ce qui concerne souvent les étudiants.
  •  De la main-d’œuvre étrangère avec ou sans qualification via des agences d’intérim ou sans agence. Cette main-d’œuvre va travailler une partie de l’année en France et une autre partie de l’année dans leur pays d’origine ou, au contraire, ils ont pour objectif de devenir résidents français.

Melle Duzcmel , polonaise et vivant en France, a l’habitude depuis 4 ans de travailler en pépinière de plants maraîchers de janvier à juillet. Ensuite, de septembre à la fin de l’année, elle travaille dans une usine de conditionnement de fruits et légumes.

Mr Despacio, espagnol, après avoir effectué des saisons en France dans le maraîchage et le reste de l’année en Espagne, a décidé de vivre en France et de demander une carte de séjour française.

On assiste à une migration de l’emploi comme au début du XX siècle, avec les travailleurs d’Afrique Centrale et du Nord, d’Europe du Sud et de l’Est, et même d’Amérique latine depuis 10 ans.

Pourquoi tant d’embauche de main-d’œuvre étrangère ?

Ce manque de personnel ne date pas d’aujourd’hui. Depuis de nombreuses années, l’agriculture peine à trouver de la main-d’œuvre. En effet ce secteur n’est pas glamour, il est loin des strass et des paillettes, mais c’est un secteur essentiel à la vie de l’humanité. 

Une image négative du secteur et une mauvaise information ;

Il souffre d’une image très négative et est considéré comme un sous-métier, comme d’autres métiers encore aujourd’hui. Voici un discours entendu concernant une jeune femme :

– Votre fille, que fait-elle ?

– Elle travaille dans le secteur du melon, répondit sa mère.

– Ah !  Il n’y a pas de sous-métier.

Sa mère polie ne dit rien. Cet échange montre bien l’image négative du métier.

La dureté du métier rend ce secteur peu attractif même si la mécanisation, la modernisation et l’innovation ont changé la façon de travailler.

Les inconvénients sont toujours présents :

Le contact de la terre.

Le travail à la chaîne avec des tâches répétitives, dans des stations d’emballage notamment.

Le travail en extérieur dans les champs, les prairies, ou en serre donc dans des conditions difficiles en contact avec la chaleur, le froid, la pluie, le vent, la neige.

Le travail physique, lors de la récolte des fruits et légumes notamment.

Les horaires, en effet les exploitants agricoles travaillent avec des êtres vivants donc les ouvriers agricoles, les techniciens, les exploitants sont dépendants de ces êtres (végétal, animal). Ils doivent s’adapter à eux pour les nourrir, assurer une récolte, et dépendent du climat.

Le salaire bas pour les ouvriers agricoles au SMIC.

Ce travail, qui est essentiellement manuel comme de nombreux métiers, a été dénigré par les mœurs, l’éducation.

Auparavant il y a eu peu de volonté des autorités de développer et de faire connaître ce secteur, car il a connu et connaît encore des crises importantes, mais on oublie ses opportunités et les filières qui continuent de fonctionner malgré tout.

On remarque de la part d’un certain nombre d’enseignants, d’éducateurs et autres la mal-information voire la non- information des filières professionnelles et des possibilités d’évolution qui sont importantes.

En effet dès mon adolescence, l’éducation, le système scolaire, les mœurs nous ont expliqué que la filière professionnelle dont une partie de la filière agricole dépend n’était pas faite pour travailler avec sa tête et réservée aux élèves en manque d’ambition. C’était donc et cela l’est encore considéré comme peu valorisant et peu ambitieux.

Certains secteurs recrutent tout de même et forment des Hommes et des Femmes : de l’ouvrier peu qualifié à la recherche en laboratoire en passant par l’ouvrier hautement qualifié, ou le technicien agricole. Ce sont ceux de la pépinière, du maraîchage, de l’œnologie, de l’industrie agroalimentaire…

Manque d’engouement des locaux pour ce secteur

D’après les sources de l’INSEE, la côte méditerranéenne (Gard, Hérault, Aude et les Pyrénées orientales) est fortement touchée par le chômage ( 12 % de la population en 2018).  En comparaison avec d’autres régions, cela s’explique par l’attractivité de ces lieux, une population plus jeune et donc en âge de travailler, un climat favorable, le bord de mer, du dynamisme ; beaucoup d’entreprises se créent.

On constate un fort taux de travail saisonnier dans les secteurs de l’hôtellerie, du tourisme, de la restauration et de l’agriculture. Les agriculteurs et les restaurateurs ont d’ailleurs du mal à trouver du personnel même pour ces quelques mois de travail. Même si ce n’est pas leur vocation première, des exploitants peuvent former eux-mêmes les saisonniers, Pôle emploi et des centres de formation organisent des formations pour faire connaître et découvrir ce métier.

Le but est de sortir les demandeurs d’emploi de la précarité et de développer l’emploi français.

Or il n’y pas une journée où je rencontre un producteur qui me dit avec désarroi: « Je ne trouve pas de personnel , nous avons des problèmes avec le manque de personnel, nous devons embaucher de la main- d’œuvre d’origine étrangère, ce n’est pas normal », « Nous préférerions embaucher de la main-d’œuvre française, des locaux. Ce n’est pas notre volonté première d’embaucher de la main-d’œuvre étrangère, de travailler parfois même avec des travailleurs détachés ». L’agriculture a besoin de main-d’œuvre qualifiée, mais aussi peu voire pas qualifiée.

Des solutions existent

C’est pour cette raison que des syndicats et des organismes publics ( la FDSEA , les Jeunes Agriculteurs, la chambre d’agriculture en partenariat avec la MSA,  Pôle emploi…) ont voulu faciliter l’embauche en créant un groupement d’employeurs départemental agricole et rural nommé AGRI Emploi.

Le but est de faciliter les embauches, de gérer l’administratif et la gestion des employés, d’alléger la charge de travail des exploitants et de permettre aux employés d’avoir la possibilité de travailler d’une saison à une autre. Ils ne sont ainsi plus dans une situation de précarité et n’ont plus le stress de ne pas être repris dans une exploitation.

Une autre solution est proposée par Pôle emploi qui utilise la méthode de recrutement par simulation (MRS) pour les employés, notamment dans le secteur agricole. Le test est basé sur le savoir-faire, les capacités à réaliser le travail demandé. Ni les diplômes ni l’expérience ne sont pris en compte.

Par exemple : pour de la taille d’arbre, les personnes ayant déjà eu cette expérience ne seront pas les seules à être recrutées. Seront également choisies celles qui ont travaillé dans des domaines totalement différents, mais qui ont une dextérité dans ce domaine, confirmée par des tests MRS.

Des solutions sont en train d’être mises en place pour pallier ce problème, il reste encore des actions à mener comme promouvoir ce métier afin d’attirer des demandeurs d’emploi ou des passionnés vers ce secteur.

Il y a des opportunités dans ce secteur :

Premièrement, la possibilité pour certaines entreprises de faire des heures supplémentaires majorées en conformité avec la convention collective et/ou en conformité avec des demandes de dérogation des exploitations, notamment dans la viticulture et le maraîchage uniquement pour une période donnée et avec l’accord de la DIRECCTE (l’inspection du travail). On travaille avec du vivant, il est donc parfois difficile de trouver de la main-d’oeuvre spontanément pour faire face à un afflux de production. À la clé, un salaire important à la fin du mois, alors que dans d’autres secteurs, les heures supplémentaires sont bannies.

Évolution vers des CDI.

Possibilité d’évolution en interne.

Comprendre les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, étroitement lié.

Donner un sens à son travail au quotidien.

Les exploitations agricoles fonctionnent comme toutes les entreprises du secteur privé avec des CSE, des syndicats, des formations internes, des formations externes obligatoires, des avantages en nature…
Le management est mis en avant afin de fidéliser les salariés, de travailler dans la bonne humeur, avec efficacité, et dans la reconnaissance.
À nous d’expliquer à nos générations futures l’importance de ce métier, qui est réalisé dans le respect de l’homme et de la nature. Il est aussi important de comprendre qui travaille dans l’agriculture pour pouvoir comprendre ce métier et ses enjeux.

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