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Je ne suis pas la femme d’un agriculteur, je suis agricultrice #2

Retrouver sa place de leader

Il est vrai qu’être la femme, la compagne, du patron n’est pas facile à gérer. D’un point de vue extérieur, on vous donne une place de second plan, ou d’invisibilité, car ce ne sont pas vos terres, pas votre argent, même si vous devez les gérer comme si c’était à vous. On m’a déjà posé plusieurs fois la question de savoir si j’étais rémunérée. Oui, je le suis. J’ai d’ailleurs un statut de cadre. Mon compagnon n’apprécie pas cette question, car, pour lui, il est inimaginable que je travaille sans rémunération.

D’autres peuvent penser, avant de vous connaître, que vous êtes une ouvrière agricole ou que vous avez profité de la promotion canapé.

Maintenant je précise, et même mon compagnon le fait naturellement, que nous nous connaissions, et nous nous fréquentions bien avant de travailler ensemble à la pépinière.

Photographie @Aurélie Baudran

 

 

Mon compagnon est un soutien dans mes projets et nous nous complétons. Chacun est plus à l’aise avec certaines tâches. J’ai un œil sur ce qu’il fait, il me l’explique et vice versa. Nous avons ainsi chacun des notions de ce que fait l’autre.

Je suis une valeur ajoutée à l’entreprise, j’ai développé un nouveau produit, et j’apporte ma touche personnelle à l’entreprise.

Mais pour cela j’ai tout de même dû me remettre en question afin d’être encore plus efficace. Il a fallu que je prenne soin de moi, que je me fasse confiance et que je délègue. À partir de ce moment-là, les idées sont devenues plus claires pour avancer, évoluer et en prenant de la hauteur, on se rend compte que l’on est encore plus écoutée de la part de nos équipes, clients et fournisseurs.

C’est à moi de m’imposer, de me mettre en avant, et d’oser faire entendre ma voix, ma vision de l’entreprise et même de savoir dire non lorsque c’est nécessaire.

Je fais partie des 21 % de femmes conjointes d’agriculteurs, et également des 45,5 % de femmes présentes dans le secteur de l’horticulture et de la pépinière. Ce pourcentage n’est pas assez représentatif, car mon métier est une niche et il existe peu de chiffres représentants ce secteur. Pourtant mon métier est à l’origine de l’alimentation en fruits et légumes des Français.

Depuis le début de ma carrière, je me sens incomprise par la société, et cette sensation s’est accrue lors de la période de l’agribashing. À partir de ce moment-là, mon envie de retrouver ma place en tant que femme engagée s’est affirmée.

 

Photographie @Aurélie Baudran

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