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L’agriculture de demain

L’agriculture française est en train de changer, une nouvelle ère commence.

Quelle nouvelle ère ?

Plusieurs points composent ce tournant dans l’agriculture.

1 – L’ère environnementale :

La question environnementale est de plus en plus d’actualité avec notamment le réchauffement climatique, la disparition de certaines espèces.

De multiples pesticides sont interdits depuis de nombreuses années, à cause des risques sanitaires et environnementaux. Des labels produits « Zéro Résidus Pesticides » (ZRP),  l’agro écologie » ou « AB » pour l’agriculture biologique se développent de plus en plus en rayon des magasins.

Le consommateur et l’agriculteur sont de plus en plus conscients et font attention à l’impact qu’ils peuvent avoir sur l’environnement, et sur leur propre santé.

La question environnementale liée à l’agriculture est un sujet encore TOUCHY, c’est-à-dire où l’innovation a une place importante pour préserver la planète Terre et pour permettre de produire suffisamment pour nourrir sainement les Français et les autres citoyens du monde.

De plus nous devons avoir toujours en tête que l’agriculture est le fait de travailler avec des êtres vivants. Ils sont sensibles comme l’être humain aux agressions extérieures comme le climat et les ravageurs.

Des traitements homéopathiques, avec des plantes et issus de matières naturelles, seront toujours nécessaires. On ne peut pas se passer de traitement même le plus naturel possible. Malheureusement, comme pour l’être humain, des traitements chimiques doivent parfois être appliqués sous certaines conditions afin d’éviter toute contamination de troupeaux, de plantes qui entraînerait la perte totale de la marchandise, et donc ne plus rien pouvoir proposer à la vente.

Un autre exemple, d’actualité, est la prolifération d’herbes toxiques présentes dans la nature, comme le datura. Un des pesticides qui détruisait cette herbe, contenant de l’atrazine, a été interdit en France en 2003, car jugé très polluant pour les nappes phréatiques. La recherche n’a pas pu mettre au point pour le moment un herbicide efficace et non polluant. Du fait de la diminution de la liste des herbicides, cette mauvaise herbe se prolifère dans les fossés, les champs. Depuis on observe de plus en plus la présence de traces de datura dans l’alimentation.

En 2019, des haricots verts ont été rappelés par deux grandes enseignes de magasin, des plats cuisinés à base de porc également. En 2018, une farine bio de sarrasin le fut aussi, car ces aliments contenaient des traces de datura.

On doit trouver des solutions pour pallier ce manque d’herbicide plus respectueux de l’environnement et surtout ne pas mettre en danger la sécurité sanitaire des consommateurs.

Cette plante sauvage hallucinogène très puissante peut provoquer, en forte dose chez le consommateur, des hallucinations, une intoxication alimentaire ou d’autres symptômes, voire la mort. Même si des contrôles sont effectués par la DGAL (direction générale de l’alimentation), il est difficile de détecter le datura dans le sarrasin, par exemple, lors du tamisage. Malgré toutes les précautions prises en amont par le producteur, le risque zéro n’existe pas.

Nous devons  également trouver un juste milieu afin que l’exploitant agricole ne se retrouve pas en concurrence déloyale avec ceux de certains pays étrangers, voire européens, où les normes phytosanitaires ne sont pas les mêmes.

C’est pour ces raisons-là que l’avenir de l’agriculture française va se transformer.

La partie environnementale a une place importante dans l’avenir de l’agriculture et de la planète même si depuis de nombreuses années les exploitants agricoles français sont largement sensibilisés et formés.

Un point à ne pas négliger, l’agriculture française est loin des schémas industriels et destructeurs de certains pays comme les USA ou l’Amérique latine.

Même si pour certains ces changements ne sont pas rapides, face à l’urgence climatique, la France est classée tout de même depuis trois années consécutives première au niveau du modèle agricole le plus durable (gaspillage d’eau, alimentaire, durabilités du monde agricole…).

Un retour à l’agriculture des années avant et après-guerre ne serait pas une solution, car nous sommes de plus en plus nombreux sur cette terre. De plus le nombre d’exploitations a fortement diminué, ainsi que les surfaces agricoles, sans que le rendement, lui, ait baissé.

Sans modernisation de l’agriculture, de nos jours, il serait difficile de produire assez pour nourrir les consommateurs sachant que nous sommes de plus en plus nombreux à vivre en ville ou en zone périurbaine sans possibilités de cultiver un potager.

Les zones urbaines se sont développées énormément au profit de logements, centres commerciaux, industries au détriment des terres agricoles.

À l’avenir, devrons-nous être autosuffisants, afin de limiter l’impact Carbone dû aux nombreuses importations, et devrons-nous arrêter la surproduction mondiale ? Cette surproduction entraîne des dégâts écologiques (déforestation en Amérique du Sud, impact carbone) et du gaspillage alimentaire.

Le réchauffement climatique pourra-t-il changer les bassins de production à l’avenir ? C’est une question que l’on peut se poser.

2 – Un deuxième point a une place non négligeable dans le tournant en cours :

L’ère de l’innovation notamment au niveau des technologies, avec :

-Des robots désherbants qui sont une solution déjà prouvée dans le maraîchage pour faire face notamment au manque de personnels. N’oublions pas que ce secteur n’est pas un secteur attractif du point de vue de l’emploi. Des robots pour les grandes surfaces agricoles pourront être utilisés afin d’éviter certains désherbants, pour les cultures de céréales notamment.

-Des drones pour du repérage dans les parcelles afin d’agir localement lors d’apport d’intrants. Le but est d’être de plus en plus précis dans les traitements et sur l’impact qu’ils peuvent avoir.

– Les tracteurs avec la conduite autonome, déjà présents sur le marché, mais avec obligation de chauffeur, seront sans doute dans quelques années de réels tracteurs autonomes, dirigés par une centrale ou des GPS.

– Les ruches connectées qui permettent de préserver l’habitat des abeilles.

-La recherche avec les semences hybrides peuvent permettre également de cultiver avec moins de traitements, mais attention, car les goûts peuvent être altérés.

De plus en plus de techniques différentes de culture, pour préserver les sols et la biodiversité (permaculture, agroécologie, non-labour…), se développent.

3 – En dernier point, la communication :

– L’ère de la communication par les agriculteurs eux-mêmes. De nombreux agriculteurs (éleveurs, céréaliers…) communiquent sur les réseaux sociaux afin d’expliquer leur métier aux consommateurs (pourquoi, comment, où, qui).

Le but est également de rassurer le consommateur et de promouvoir l’excellence de l’agriculture française. La communication doit avoir une place importante à l’heure actuelle pour répondre aux attentes des consommateurs. Qui de mieux pour expliquer son métier qu’un agriculteur, qui possède sa chaîne YouTube, son blog, ou son compte twitter, sans être sponsorisé par un groupe de distribution ou une association…. On peut compter sur Etienne agriyoutubeurre, Antoine Thibault agriskippy, Mimi agri, David Forge, les elles de la terre, et bien évidement le blog Terrattitude, l’agriculture positive.

Cela peut permettre également de créer des vocations, car ce secteur n’est pas bien connu et reconnu. Les aprioris, les préjugés peuvent tomber en voyant comment les agriculteurs travaillent avec les dernières innovations technologies (tracteurs à commande, GPS, drone) et agronomiques.

C’est un métier qui demande de la précision, de l’observation, de l’adaptation. On est loin du paysan de l’après-guerre ; l’agriculture est un secteur qui a énormément évolué.

Ces trois points sont inévitablement liés et indissociables. À nous agriculteurs, agricultrices, cadres, ingénieurs, chercheurs, ouvriers agricoles et qualifiés, agents de maîtrise, de changer les choses.

Un dernier point très important : la rémunération des producteurs / le prix final consommateur, qui est primordiale pour l’acte définitif : l’achat.

Nous, les consommateurs (moi y compris), avons été habitués à sur consommer à bas prix (vêtements, objets…) également dans le domaine alimentaire comme avec les fruits et légumes et de plus hors-saison.

Les grossistes proposent des courgettes toute l’année, des haricots verts, des poivrons venant de pays étrangers. Nous devons faire le choix de ne pas les acheter. On peut se poser la question : pourquoi ?

Nous devons réapprendre à cuisiner, manger avec des produits en fonction des saisons donc français. Le consommateur doit, malgré son portefeuille, revenir à l’essentiel, mettre un budget alimentaire plus important, pour permettre de rémunérer correctement l’agriculteur.

Il est inconcevable que des agriculteurs travaillent à perte avec un investissement personnel énorme et en leur demandant plus de traçabilité, de faire face aux nouvelles normes plus drastiques sans retour financier minimum. Les industries, les consommateurs, nous devons comprendre que pour manger sainement, durablement, nous devons mettre le prix.

On peut se poser la question : est-ce que tous les consommateurs sont vraiment prêts à payer plus cher pour le budget alimentaire ? Le budget alimentaire des Français depuis quelques années a connu une légère augmentation. Cela s’explique aux crises alimentaires passées (vaches folles, viande de cheval dans les surgelés…).

Les Français ont voulu consommer des produits de meilleure qualité. Cependant depuis les années 1960, le budget alimentaire n’a cessé de dégringoler. Pourtant le pouvoir d’achat s’est amélioré depuis cette époque ; les loisirs, les transports, le logement ont pris une place plus importante.

En conclusion, l’agriculture d’aujourd’hui et de demain évolue et évoluera partiellement pour répondre aux attentes des agriculteurs et des consommateurs en gardant pour objectif le respect de l’environnement principalement. Mais n’oublions pas que notre terroir est d’une richesse importante, mais non inépuisable.

Afin d’éviter à nos descendants de manger des aliments de cultures hors-sol sans goût, uniformisés ou modifiés génétiquement, et cultivés dans des bâtiments éclairés à la LED sans voir la réelle lumière du jour, ou en utilisant des nanotechnologies pour effectuer le travail des insectes pollinisateurs, nous devons accentuer le tournant pris.

Il est important de prendre conscience de l’importance de ne pas banaliser, uniformiser tous les produits que la terre nous donne d’un point de vue technologique et génétique. N’oublions pas que tout ce qui est lié à la gastronomie française est comme tel grâce à la grande diversité et à la richesse de son terroir.

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